Les silicones.
C'est un ingrédient particulièrement controversé, dont on entend énormément parler. Depuis quelques années, l'industrie de la cosmétique tente de le bannir mais il est tout de même toujours très utilisé et apprecié par ses consommateurs.
Sont-ils bons ou mauvais ? Pourquoi les retrouve-t-on dans presque tous nos produits ? Nous vous disons tout !
Quels sont les différentes familles de silicones ?
Il en existe cinq types :
Les volatiles : ces derniers ont plusieurs particularités communes. Dans un premier temps, ils sont synthétiques et de ce fait non-autorisés dans les produits biologiques. Ils sont également suspectés d'être de forts perturbateurs endocriniens par accumulation et persistance dans l’environnement. Ils connaissent une restriction dans les pays Européens. Ils ont comme actions d'être agent d'entretien de la peau, conditionneur capillaire mais également émollient pour la peau ou encore solvant.
Les fluides : ceux-ci sont également synthétiques. Ils ne connaissent pas de restriction particulière. Ils sont peu biodégradables et leurs impacts sur la planète tant du point de vue de leur fabrication que de leur rejet dans la nature ne sont pas anodins. Ils possèdent les mêmes actions que les volatiles.
Les gommes : le plus connu est le diméthicone. Synthétique, il ne connait pas de restriction particulière. Il est également peu biodégradable et à comme actions les suivantes : agent antimousse, émollient et hydratant.
Les élastomères : ils sont aussi synthétiques et peu voire pas du tout biodégradables. Tout comme les fluides et les gommes ils n'ont pas de restriction a proprement parler. Eux sont connus pour leurs propriétés d'agent de contrôle de la viscosité, de fixateur capillaire et de stabilisateur d'émulsion.
Les résines : synthétiques, ils sont répandus pour leurs actions antimousse, émolliente et opacifiante.
Plaire à tout prix
Tout part d'un constat : dans un marché ultra compétitif, il est difficile pour les marques de se faire une place. Pour convaincre les client.e.s de tester un produit, il faut d'abord attirer le regard : d'où les efforts investis dans les packagings et les visuels de communication et de publicité.
Puis vient la deuxième étape qui est tout aussi cruciale : le test en magasin. C'est le moment pour la marque de sortir le grand jeu pour séduire, envoûter, et donner envie d'acheter - et tout se joue alors sur l'odeur et la texture !
Eh oui, car l'efficacité à long terme d'une crème ne se détecte malheureusement pas au premier abord... Beaucoup d'efforts de recherche ont dont été portés à la qualité sensorielle des produits. Et c'est ici que les silicones interviennent. Véritable produit miracle, ils apportent tout ce que l'on recherche dans un produit : une texture lisse et soyeuse pour les crèmes, une bonne tenue pour le maquillage, un effet lissant pour les cheveux....
Que dit la science ?
Les silicones apportent tout ce que l'on recherche dans un produit. D'un point de vue sensoriel oui, mais absolument pas d'un point de vue fonctionnel ! Les silicones n'apportent rien à la peau, ni aux cheveux. Ils ne nourissent pas, ils ne protègent pas, ils se déposent simplement en surface. Ils ont même tendance à dessécher et doivent etre combinés à d'autres ingrédients pour compenser l'inconfort qu'ils peuvent créer. Ils donnent l'illusion de la santé à l'extérieur tout en asphyxiant de l'intérieur.
La D5 et la D4 sont les sillicones que l'on retrouve le plus dans les cinq types énoncés plus haut. La D5 n’est pas considérée comme un perturbateur endocrinien. Son utilisation dans les produits cosmétiques est sûre.
Des mesures ont été prises par les experts européens pour limiter le relargage de la D5 dans l’eau. Son évaporation rapide et sa dégradation sous l’action des rayons UV expliquent l’absence de restriction de son utilisation dans les produits non rincés.
Cependant, la D4 est classée dans l'UE comme toxique pour la production. Par conséquent, le niveau d'impureté du cyclotétrasiloxane (D4) comme une impureté du cyclopentasiloxane (D5) doit être maintenu aussi bas que possible.
Les restricitions de ces deux constituants dans les produits de soins personnels à rincer ont été mis en place dans le cadre de la réglementation Reach en raison d'un problème environnemental. En effet, ils sont non biodégradables dans les eaux et tissus biologiques, entrainant une toxicité pour les organismes aquatiques.
Alors, bons ou mauvais ?
Les silicones ont longtemps été considérés comme inoffensifs, faute d’études. Toutefois, ils ne sont pas bénéfiques pour notre organisme… Mais c’est pour leur impact sur l’environnement qu’ils sont le plus critiqués ! Les silicones sont très difficilement biodégradables, et quand on pense à la quantité d’eau chargée en résidus de shampoing etc. qui repart dans l’environnement, on imagine l’accumulation que cela peut représenter. Certains silicones ont été identifiés comme toxiques pour les organismes aquatiques, et potentiellement cancérigènes pour l’homme.
Pour un maquillage qui tient toute la journée, et pour un soin capillaire qui dompte parfaitement les cheveux, rien ne vaut l'efficacité des silicones. Pour protéger notre environnement de l'accumulation des "microplastique" et par principe de précaution pour l'impact sur notre santé, mieux vaut éviter les silicones dans vos produits de beauté.
Comment les détecter sur les étiquettes ? Il s'agit en général d'ingrédients dont les noms finissent en "-thicone" ou "siloxane". Alors maintenant, à vous de décider ! Reprenez le contrôle, choisissez les ingrédients qui vous conviennent !
A vous de jouer ;)